Ça y est, j’ai trouvé un chef qui veut de moi dans son équipe (en fait, je m’en doutais déjà quand j’ai écrit mon précédent billet : l’entrevue téléphonique avait été très concluante)! Donc, la semaine dernière, avec un timing parfait qui coïncidait avec la fin de mon projet de bénévolat avec des collègues de l’équipe de données en assurance, j’ai reçu l’offre d’emploi qui me permettra de devenir une des leurs. J’ai accepté le poste avec empressement, et si tout va bien, je déménagerai mes pénates à la mi-janvier.
Cette situation est idéale à plusieurs égards, surtout sur le plan de la qualité de vie : moins d’heures, plus d’argent, moins de temps de déplacement (et surtout moins de métro bondé à l’heure de pointe; mon nouveau bureau est à distance de marche de chez moi), plus de transport actif… La seule chose qui n’est pas parfaite avec ce nouvel emploi, c’est que c’est nettement moins spécialisé que ce que j’avais d’abord espéré et que ce à quoi je m’étais préparée. C’est un emploi généraliste, qui consiste principalement à documenter des processus pour toutes les équipes de données, et dans lequel les compétences acquises cette année me seront somme toutes assez peu utiles. Un emploi de compétences molles, si on veut!
Mais cela ne m’inquiète pas outre mesure, parce que c’est un remplacement de congé de maternité, et ça me servira de rampe de lancement pour la suite. J’aurai l’occasion de collaborer avec des collègues de toutes les équipes auxquelles je pourrais vouloir me joindre en 2021, et je dirais même que ça devrait me permettre de faire des choix plus éclairés. (Sachez-le, je sens vraiment que je suis en train de m’éloigner de la Saga des mauvais choix… Il était temps!) Par ailleurs, j’aurai le luxe de pouvoir continuer mes apprentissages sans stress.
Outre le fait que documenter des processus, c’est une très bonne façon de comprendre des processus et tout l’écosystème de données de l’entreprise, je pourrai aussi continuer d’acquérir des compétences plus techniques et m’efforcer de faire valoir celles que j’ai déjà, de toutes les façons possibles. J’ai compris assez rapidement dans ma démarche de recherche d’emploi qu’il est assez facile de convaincre les gens pour ce qui est des fameux soft skills, mais ça se corse un peu lorsqu’il est question de faire reconnaître des compétences spécialisées (acquises dans une démarche autodidacte, qui plus est). Ça prendrait plus qu’une entrevue pour ça, mais ça tombe bien : j’aurai toute une année « d’audition » pour leur faire oublier mon passé de traductrice et me faire connaître comme nerd assumée et compétente. En somme, 2020 sera une année pour continuer d’apprendre et de nouer des liens avec des collègues, pour découvrir les ficelles du domaine et pour magasiner ma prochaine équipe, tout en recevant une paie régulière. J’ai bien l’intention de profiter de cette transition de luxe. Je serai comme un joueur de hockey qui signe un contrat de transition : très motivée à donner le meilleur de moi-même pour que l’avenir soit encore plus intéressant!
Ce qui est un peu étrange là-dedans, je trouve, c’est que je n’aurais presque pas eu besoin de formation supplémentaire pour être qualifiée pour ce poste. Connaître des gens et avoir une personnalité agréable et une bonne tête sur les épaules, c’est pas mal ce qui compte le plus, finalement. C’était un peu la même chose pour le projet de bénévolat. Je suis arrivée en disant que j’étais là pour apprendre, en toute humilité, et mes collègues se sont montrés très ouverts à ma démarche. Mais ça n’a pas pris tellement de temps avant que je réalise que j’avais ma place à cette table, et pas seulement comme spectatrice ou stagiaire. J’ai constaté que les fameux « soft skills », pour lesquels personne n’a de diplôme, comptent pour disons 75 % du travail. En réalité, les compétences vagues, qui sont plutôt de l’ordre des qualités personnelles et qui sont difficiles à mesurer, constituent souvent le principal besoin! Il n’en fallait pas plus pour que je change d’état d’esprit : pourquoi penser que je suis là pour apprendre, alors que je peux porter ce projet à bout de bras.
Comme j’aime bien faire des petits graphiques colorés pour illustrer mon propos, voici comment j’évalue l’importance de divers facteurs dans ma recherche d’emploi :

Je suis très satisfaite de la vitesse à laquelle ma réorientation professionnelle se déroule. Mes collègues de traduction trouvent que je me suis virée de bord très rapidement (il faut dire que les choses ne changent généralement pas très vite dans ce domaine); mes collègues d’assurance aussi… Pour ma part, je trouve que c’était une vitesse parfaite. J’irais même jusqu’à dire que c’est la première fois de ma vie (ou au moins de ma carrière) que les choses se passent à peu près à la vitesse qui me convient. Il s’est écoulé environ un an entre le moment ou j’ai eu l’idée d’investir le domaine de la science de données et la signature de ma lettre d’embauche. (Je pense que je pourrais donner des cours de réinitialisation à Marc Bergevin!) Pour mettre les choses en perspective, si j’avais choisi de faire un certificat à temps partiel à l’université, j’aurai probablement commencé les cours en septembre, et j’en aurais terminé au plus deux; si j’avais plutôt décidé de réintégrer l’université à temps plein, je terminerais ma première session, je serais probablement pas mal plus endettée et encore assez loin du marché du travail… Ça valait bien la peine de faire une formation autonome éclair, malgré le risque qu’elle aurait pu ne pas être reconnue.
Ce premier emploi dans mon nouveau domaine est un début, pas une fin en soi. Mais tout cela est très prometteur. En avant 2020!