Ce matin, pendant que j’essayais tant bien que mal de présenter de l’information à des collègues dans une vidéoconférence, j’avais une enfant qui gesticulait dans ma face et me « chuchotait » qu’elle n’était pas capable de jouer sur mon téléphone ni sur l’ordi. C’est pas évident de garder son fil de pensée et de maintenir le flot de paroles tout en mimant à l’élément perturbateur de se la fermer, mais je pense que ces collègues-là n’ont pas eu conscience de l’interruption. Heureusement, la partie de la réunion où je devais intervenir durait tout au plus 15 minutes.

Plus tard, par contre, d’autres collègues ont très bien entendu mon autre fille hurler « Takenoko! Takenoko! Takenoko! » un étage plus bas. (C’est le nom d’un jeu de société qu’on a reçu dernièrement; quant à savoir pourquoi elle en hurlait le nom, cela m’échappe…) Somme toutes, c’était sans conséquence : la réunion était plutôt informelle, et beaucoup de gens sont dans le même bateau, parfois avec des enfants qui sont encore moins en âge de comprendre ce qui se passe.

Dans mon nouveau poste, mon travail consiste souvent à aller vers les gens pour savoir ce que leur équipe fait et le documenter. Contrairement à mon ancien travail, qui se passait essentiellement entre moi et mon ordi, c’est très « social ». Ça frôle même la réunionite, je dirais! Étant relativement nouvelle, il y a beaucoup de gens que je n’ai jamais eu l’occasion de rencontrer encore, ce qui veut dire que mes premières interactions avec eux seront vraisemblablement virtuelles…

Pour toutes ces raisons, j’aime pas ben ben ça, faire du télétravail, surtout quand mes enfants sont dans la maison. Ça me donne l’impression d’être à la fois une très mauvaise mère et une très mauvaise employée. C’est sûr que mes enfants sont mieux avec une moitié de mère que complètement laissées à elles-mêmes, et que m’acquitter de la moitié de mes tâches professionnelles, c’est mieux que rien du tout. Le problème se situe davantage au niveau de la satisfaction personnelle, par rapport à ce que je considère comme le service minimum auquel je suis tenue et au plaisir que je peux en tirer. J’aime mieux bien faire les choses. Et surtout, je n’aime pas être toujours en train de dire à mes filles qu’elles me dérangent. Comme la Terre n’arrêtera pas de tourner si j’arrête de travailler pendant une ou plusieurs semaines, j’ai décidé de « prendre des vacances de rêve » la semaine prochaine. Pour la suite, on verra…

Dans le fond, c’est un luxe incroyable que j’ai de pouvoir faire ce choix, même si, fondamentalement, je ne suis vraiment pas une adepte de staycation. Je pense que c’est littéralement une chose que je n’ai jamais faite, prendre des vacances et rester en place! Mais je serais bien mal placée pour me plaindre. Beaucoup de personnes, notamment celles qui travaillent dans le domaine de la santé, n’ont pas le loisir d’arrêter de travailler et devront même mettre les bouchées doubles, tout en envoyant peut-être leurs enfants dans des services de garde où il y aura plus de risques de contracter un virus qu’à la maison (avec un peu de chance, ça sera juste la gastro!). Dans d’autres domaines, certaines personnes travailleront peu, mais perdront par le fait même leur source de revenu. Pour d’autres, c’est le pire des deux mondes : le travail doit continuer, parfois au risque de leur propre santé, et malgré un maigre salaire. Moi, mon salaire est assuré (c’est parce que je travaille dans les assurances, la pognez-vous?!) et je peux même décider d’y renoncer si je préfère avoir du temps que de l’argent. Je me sais très privilégiée, et je salue le courage de toutes les personnes qui travaillent par obligation ou qui devront faire des sacrifices pas mal plus importants que les miens.

Chez nous, on a toutes les ressources physiques et métaphysiques pour passer le temps. On a même des livres sur l’anxiété pour s’autogérer le mental! Les enfants, même si elles ne comprennent pas vraiment la limite entre le travail et la vie de famille quand je travaille de la maison, coopèrent quand même mieux que d’habitude. Hier matin, la plus jeune est venue me voir en pleurnichant parce qu’elle s’ennuyait à 9:15 (avant même que j’aie fini mon café matinal!), mais ça s’améliore de jour en jour (j’ai déjà l’impression que ça fait une éternité que l’école est fermée!), et je sens que je ne manquerai pas de créativité pour les occuper la semaine prochaine. J’ai même l’intention de saisir l’occasion pour reprendre mes apprentissages de l’été dernier tout en leur faisant un peu l’école à la maison. (J’en profite pour reploguer un site, Khan Academy, que j’ai beaucoup utilisé pour apprendre les statistiques et qui offre gratuitement du contenu de grande qualité, bien structuré, sur plusieurs sujets et pour tous les niveaux. Ma puce l’a testé aujourd’hui même pour du contenu de maths de première année, ça lui a beaucoup plu.)

À suivre…

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