Une des rares choses que j’aime des mesures de confinement actuelles, c’est la normalisation du linge mou. (J’aime aussi un peu la disparition des boîtes à lunch dans le fond d’un placard… Ah oui, et l’essence n’est pas chère… mais on ne va nulle part!) Tous mes choix vestimentaires sont désormais axés uniquement sur le confort, tous les jours. À vrai dire, j’alterne entre le linge mou pour l’intérieur et le linge moulant pour le sport. (Quant au maquillage, c’est déjà quelque chose que je me donne très rarement la peine de faire en temps normal… C’est pas demain la veille que je vais commencer!) Des fois, je m’efforce de porter une tenue présentable, pour quelques heures, comme pour ne pas oublier les contraintes de l’ancien monde. Les enfants aussi se relâchent pas à peu près. Souvent, elles ne s’habillent même pas; on doit les forcer pour qu’elles portent ne serait-ce qu’un pyjama à table.
Capillairement, ça commence à se gâter aussi… J’ai envisagé cette semaine de demander à ma tendre moitié de me faire un tour d’oreille au clipper, mais je pense que je vous ai déjà raconté comment ça finit, généralement, ce genre d’histoire-là (mal, toujours, ce qui ne m’empêchera peut-être pas de le faire). La chevelure des enfants a parfois l’air d’une motte de laine emmêlée… C’est ce qui m’a fait dire, cette semaine : « Peigne-toi un peu avant d’aller sur Skype, t’as l’air de la chienne à Jacques! »
Ma plus jeune a voulu savoir c’était qui, Jacques, pis c’était quoi le problème avec sa chienne… Dans mon for intérieur plein d’imagination, j’ai d’abord pensé que le mot « chienne » était peut-être une métaphore pour une femme de peu de vertu, mal habillée de surcroît, alors évidemment, je n’ai pas soumis cette hypothèse à ma progéniture… Mais après une petite recherche, j’ai découvert que finalement, la chienne à Jacques était à l’origine littéralement un chien femelle appartenant à un certain Jacques Aubert, dans le Bas-Saint-Laurent. Une pauvre chienne malade et pelée qui prenait froid l’hiver, et que le bon Jacques accoutrait avec ce qu’il trouvait pour la réchauffer. Bref, une métaphore tout à fait convenable (et appropriée pour les enfants, contrairement à d’autres trucs auxquels je les expose) pour notre look actuel. Mais ce n’est pas bien grave. On fait dur, mais on fait pas pitié!