Ces jours-ci, j’ai du temps à ne plus savoir quoi en faire. Mes enfants sont à 1100 km de la maison pour trois semaines (les enfants sont contents; les grands-parents sont contents; les parents sont contents [sauf en ce qui concerne les 60 heures de voiture que cela implique pour le parent qui se tape les deux aller-retour, mais pour ma part, c’est juste 30; je ne me plains pas]). Mon temps total de déplacement pour aller au bureau s’élève à 3 minutes par semaine. Ma maison est propre (enfin, plus que d’habitude; mes standards demeurent peu élevés). Ce n’est pas tant le manque d’activités sociales qui m’ennuie, que le fait d’être limitée physiquement. Les problèmes de mains que j’ai déjà évoqués, en plus de m’empêcher de jouer du violon, du piano ou même de la flûte à bec, et de m’interdire de jouer au tennis et de faire de l’aviron, exigent une gestion serrée du temps d’ordi « non nécessaire » (et même une réduction temporaire du temps de travail) jusqu’à ce qu’on me fournisse un logiciel de reconnaissance vocale qui devrait, s’il fonctionne aussi bien qu’on le dit, diminuer les mouvements de souris et de clavier, et conséquemment les douleurs. Je ne peux donc pas profiter de tout mon temps libre pour continuer d’acquérir de nouvelles compétences en ligne, ni même pour alimenter ce blogue régulièrement… d’où l’absence d’articles publiés dans les derniers mois. En plus de me sentir inutile (une fois, j’ai même voulu aller donner du sang à Héma-Québec, mais j’ai été refusée à l’entrée parce que mon taux d’hémoglobine était trop faible…), je trouve parfois le temps très looooooooooong. C’est tout un contraste avec l’été dernier, où je me lançais dans 1000 projets avec un enthousiasme quasi immodéré: là encore, j’avais beaucoup de temps, mais à l’époque, je pensais en plus avoir la force de mes ambitions. Pas vraiment, finalement: je courais à ma perte. Comme Icare, tiens. Quand on pense à Icare, on se dit : « Non, mais quel épais, quand même! Avait-il vraiment besoin de s’approcher autant du Soleil? » Jusqu’au jour où on croule sous des problèmes majoritairement auto-infligés… Bon, j’exagère un peu… mais c’est plate que j’aie même pas encore 40 ans et que mon corps ne suive déjà plus!

Mais je ne suis pas ici pour me lamenter; voyons plutôt le verre à moitié plein. Ces blessures ainsi que la conjoncture pandémique ont rendu possibles des choses qui ne seraient peut-être jamais arrivé sinon :

  • Le potager qui avait été maintes fois évoqué par ma tendre moitié, dans les dernières années, existe maintenant pour vrai et nous en goûtons les offrandes quotidiennement.
  • Je n’ai pas eu besoin d’organiser de fêtes d’anniversaire avec beaucoup trop d’enfants cette année. (Oui, je sais, c’est vraiment rabat-joie de dire ça, mais honnêtement, j’haïs ça.)
  • Les enfants ont eu le trip de leur vie, à passer 3 semaines à la plage chez leurs grands-parents, décision qui a été prise suite à l’annulation du camp de jour où elles étaient inscrites. Je flaire le début d’une tradition.
  • Le télétravail, j’aime pas ça tant que ça; par contre, je pourrais m’habituer très facilement à mon horaire de semi-invalide (qui n’a pas en soi de lien avec la pandémie) : 4 jours/semaine, 6 h/jour. Malheureusement, ça deviendrait très difficile à justifier si je recommençais à faire de la musique. Et comme j’ai très hâte que mes mains soient de nouveau pleinement fonctionnelles et sans douleur, je serai très heureuse de recommencer à travailler à temps plein.

Aussi, pour tempérer un peu ma déception, les concerts auxquels j’avais déjà dû renoncer à cause de mes problèmes de main ont tous été annulés; ma crainte de passer à côté de tout (ou FOMO pour être plus d’actualité) s’en trouve tout à fait apaisée! Tous les événements musicaux de l’été auxquels j’aurais eu bien du mal à renoncer (le camp musical avec les enfants, la Symphonie de la Virée, qui m’aurait vraisemblablement permis de jouer sous la direction de Kent Nagano pour une dernière fois…) ont aussi été annulés, ce qui élimine toute tentation de retour trop précoce et maximise mes chances de guérison. Ça aurait été plutôt dérpimant, un été à regarder passer la parade.

Pour vous faire rire un brin, je vous fais aussi un palmarès des phrases les plus inappropriées/inusitées pour interrompre le télétravail (au cas où vous vous poseriez la question : non, mes enfants ne parlent jamais à voix basse) :

C’est pas pour me vanter, mais c’est la maison de mes ancêtres.
  1. MAMAN, J’AI FAIT CACA SUR LE DIVAN.
  2. MAMAN, VIENS NOUS AIDER À CHERCHER LES FLÈCHES QU’ON A ENVOYÉES DANS LE CIMETIÈRE.
  3. (Au mois de mai, alors qu’il devait faire moins de 10 degrés dehors, et pendant que je faisais une présentation à des collègues) MAMAN, EST-CE QU’ON PEUT ALLER S’ARROSER DANS LA COUR? (En vérité, ça s’est passé presque en silence: elles sont venues agiter frénétiquement leurs maillots de bain sous mon nez pendant que j’essayais de garder le fil tout en leur mimant de dégager au plus vite.)
  4. MAMAN! ON A VU LA MAISON LAMONTAGNE À L’ÉCOLE À LA MAISON!!!!! (Jamais enfants n’ont vécu autant d’excitation par rapport à un vieux site historique, je vous le garantis…)
  5. MAMAN, J’AI PERDU MA BOUTEILLE, MA CULOTTE ET MON SHORT AU CAMP. (La rédaction de ce blogue prend plus de temps que prévu: les filles sont revenues. Et Pic-Bois Enthousiaste semble avoir bien de la misère avec les débuts de camp. À son tout premier camp de jour à vie, elle s’était retrouvée au bureau de la direction dès le premier avant-midi pour insubordination…)

Entre-temps, on est presque de retour à un mode de vie quasi-normal, familialement parlant. Ça fait du bien que les enfants jouent avec d’autres enfants et fassent autre chose que se demander quoi faire. Pour ma part, je n’ai pas encore reçu mon logiciel de reconnaissance vocale, mais ça s’en vient… J’espère que je pourrai alors alimenter ce blogue plus régulièrement, mais je soupçonne que ce sera un peu difficile de retrouver la discipline d’écrire, après avoir été forcée d’opter pour la discipline de ne pas écrire. La paresse et l’apathie s’installe vite…

J’espère que vous vous portez bien. Santé et amour! Et je vous dis: à bientôt!

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