Quand j’étais une jeune adulte, j’avais l’habitude, chaque année dans le temps des fêtes, de regarder Le père Noël est une ordure. L’esthétique de télé-théâtre et l’humour absurde, un peu suranné, me faisaient rigoler à tout coup. Et le jeune Thierry L’Hermitte se laisse bien regarder, même si son linge fait vraiment dur…
Quelques années ont passé sans que je renoue avec cette tradition de décembre (les enfants n’étant définitivement pas le public cible de cette comédie)… puis l’an dernier, je l’ai regardée de nouveau. J’ai trouvé que ça avait pris un coup de vieux, entre-temps. Comme quelqu’un qui ne prend pas une ride pendant des années et qui décrépit ensuite dans le temps de le dire. Je ris encore un peu, mais un peu plus jaune. Ça a toujours été de l’humour de malaise… mais on dirait que les dernières années ont mis une grosse loupe sur les travers de la société, et quand on voit autant de haine, de violence, de racisme, de sexisme, d’homophobie… peut-être qu’on commence à trouver ça moins approprié d’en rire, même au huitième degré? Mon côté optimiste voudrait aussi croire que c’est parce que les mentalités évoluent qu’on commence à trouver certaines blagues moins drôles.
Je ne dis pas qu’on ne peut plus faire de blagues sur rien… je dis qu’on peut sans doute en faire de meilleures. Mais ce constat ne m’empêchera pas, chaque fois que quelqu’un dit ou fait quelque chose de très douteux, de penser dans mon for intérieur « C’est c’la, oui… c’est c’la », en entendant la voix du beau Thierry.
