Le plan allait comme suit: mon conjoint et ma progéniture, déjà en vacances, allaient partir au chalet sans moi, et j’allais les y rejoindre aussitôt que je serais moi aussi en congé. L’idée d’être la seule à travailler au chalet pendant que les autres s’amusent (ou se chicanent et me rendent folle) ne me plaisait guère. Il faut dire que le télétravail du printemps avec les enfants dans la maison a pas mal affecté ma santé mentale. Si j’ai le choix, j’évite de télétravailler en présence d’enfants, même s’il y a un autre adulte responsable dans la maisonnée.
Je me réjouissais d’avance de ces trois jours de solitude. Même au travail, la plupart de mes collègues ont fermé boutique le 18, ce qui fait que cette semaine et la suivante seront des semaines magiques sans réunion. Pas de collègues, pas d’enfants: je dois avouer que pour moi, c’est plus reposant que des vacances!
Or, samedi matin, la game a changé: mon père a laissé entendre que le lac, au chalet, avait possiblement gelé sans neige dessus. Et moi, une des choses que j’aime le plus dans tout l’univers, c’est patiner en ligne droite!

Mais ça n’arrive pas aussi souvent qu’on pense. La dernière fois que j’ai patiné sur toute la grandeur du lac, ça doit remonter à 2005 ou 2006. C’était magique! Mais depuis tout ce temps, j’attends les circonstances parfaites se reproduisent: du temps froid, peu de neige. J’aime aussi l’inverse: beaucoup de neige, pas trop froid, c’est bon pour le ski de fond.
Je n’ai pas pu résister à la tentation. J’ai renoncé à mes trois jours de calme pour embarquer avec ma tribu, déterminée à saisir l’occasion de voler sur la glace (la nuit, c’est encore mieux!)…
Mais il a neigé tout le long du trajet, alors quand on est arrivés, le « miroir » était couvert de 4 pouces de neige (fine, quand même!)… Je n’ai pas dit mon dernier mot.