Non, je ne mettrai pas un vidéo de la fois où j’ai fait du lipsync sur ce grand classique de Nathalie et René Simard pour le spectacle de la Sainte-Cécile patronne des musiciens, au secondaire… Mais c’est surtout parce que je n’ai pas de vidéo, sinon je le mettrais probablement; je suis pleine d’autodérision et dénuée de tout orgueil.
Je suis plutôt en train de fermer les livres sur la dernière décennie de travail, puisque c’est ma dernière journée aux Services de traduction aujourd’hui. J’ai donc dû cette semaine vider mon bureau, ce qui a entraîné la découverte de plusieurs collations périmées depuis longtemps, enfouies sous de la paperasse. J’ai aussi dû faire le ménage dans mon ordinateur de travail, qui contenait beaucoup trop de documents personnels de toutes sortes… Ça a été plus complexe que je l’imaginais, vu que depuis que toutes les données du bon peuple québécois qui garde son bas de laine chez Desjardins ont été volées, les banques ont pris des mesures plus sévères pour cloisonner l’information. On n’a plus accès à nos courriels personnels au bureau, les clés USB, DVD et autres dispositifs de stockage sont bannis, tout comme les sites de transfert de documents… On peut bien envoyer quelques pièces jointes par courriel, mais la limite est vite atteinte. Alors les photos qui sont entrées dans mon ordi par je ne sais trop quel moyen et pour je ne sais trop quelle raison, il y a belle lurette, ne pouvaient plus en sortir! Après avoir vérifié sur tous les autres ordis de la maison si j’en avais une autre copie, en vain, j’ai dû me résoudre à choisir les meilleures pour me les envoyer par courriel.
Tout ce ménage physique et virtuel a fait remonter beaucoup de souvenirs… À m’entendre parler, on pourrait peut-être croire que ces 10 années passées à faire de la traduction ont simplement été synonyme de platitude extrême et d’ennui mortel, mais ça ne donne pas tout le portrait! Au début, tout était nouveau, j’avais des choses à apprendre. J’ai eu quelque beaux projets de traduction d’envergure. J’ai cherché et trouvé des solutions pour réduire la redondance dans notre travail, et ce faisant, j’ai beaucoup appris. C’est aussi au cours de cette décennie que je suis passée de « m’occuper de mon nombril » à « m’occuper d’une famille ». Ce n’est pas rien, et je dois avouer que la conciliation travail-famille que m’a offert cet emploi était inégalable. Mon chef de service a déjà gardé ma fille, un jour de tempête, pendant que j’allais à une répétition du choeur de l’OSM sur les heures de travail! Qui dit mieux?!? J’ai pu faire plein de choses que j’aime en-dehors du travail. J’ai par ailleurs noué de belles amitiés avec des collègues formidables, qui se poursuivront je l’espère, ne serait-ce que par la messagerie instantanée de l’entreprise… Et finalement, dans la dernière année cruciale de cette décennie, une fois que j’ai eu réalisé que l’ennui me rongeait et qu’il y avait peut-être d’autres voies à explorer, j’ai eu beaucoup de soutien dans ma démarche peu orthodoxe : de mes collègues de traduction, de mes collègues de l’avenir, de ma chef d’équipe, du chef de service, de mon mentor, et d’innombrables autres collègues qui ont répondu à mes questions ou levé le petit doigt d’une quelconque façon pour m’aider à avancer. (Deux personnes m’ont dit à peu près ceci récemment : « Ça a été un plaisir de t’aider dans tout ce que tu as fait toute seule. » Mais je pense qu’elles sous-estiment le simple fait d’être là et d’approuver!)
Alors, en fin de compte, après un tri parfois cocasse du contenu de mes tiroirs et de mon ordi, il ne reste plus grand-chose, mais je quitte avec de la gratitude pour ces expériences qui m’emmènent enfin ailleurs. C’tait plate, mais pas tant que ça! 😉
Pour la suite, la page pas mal blanche, mais ça ne me fait pas peur!